carnets tapuscrits d’une année musicale – janvier 2004

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radio blog - mois en cours - retour à discobabel

 

 

 

30/01/04 – Le toucher de l’artiste / PAUL-ARMAND GETTE

Le toucher, c’est important. Une main qui se pose sur une épaule, deux genoux qui se collent, un point de chaleur sur la cuisse ou dans son dos, une peau qui se rougit légèrement sous l’effet d’une pression puis qui, lentement, se détend. Par éducation ou par pudeur, faire sortir le toucher du couple et de l’amour filial ou fraternel est une gageure rare. Mais lorsque le toucher devient léger et se faufile là où on ne l’attend pas, avec le plus grand naturel du monde, ce sont là de vrais moments de grâce. La musique du mexicain Murcof en est mystérieusement tissée ; à son écoute, l’audition de tend puis se détend, se laisse envahir de chaleur puis laisser quiète. Tous les morceaux de son premier et unique album à ce jour commencent par la lettre M (Memoria, Mes, Maiz, Mir…). Ce sera là, je crois bien, ma lettre de la semaine.

 

 

 

29/01/04 – Le voyageur / HELDON

Retour à la maison après deux jours de tournée et trois lits différents : un de jeune homme avec table de nuit en carton, un de jeune fille qui porte un foulard, la couette en bazar, en face de la gare, et un autre de petite fille avec des tas de poupées autour, des draps façon cabine de bateau et une lampe de chevet en forme de crayon de bois. C’est ma première tournée et c’est le baby-sitting permanent : on te fais dormir, on te fais manger, on te conduis, tu as toujours une bière dans les mains et une personne qui sourit en face de toi sans que tu ne demandes rien. C’est ma dernière journée de travail demain, et je pense bien à changer de métier du coup, fuir les préparations méticuleuses, laborieuses et invisibles pour être dans l’immédiateté, l’être et le fluide. Pas de bol : j’enquille dans les jours à venir pour au moins trois ans de besogne borgne. D’ici là, se regrouper et écouter Nick Drake et ses chansons qui font du bien. Madre mia.

 

 

29/01/04 – The roots of the moment / PAULINE OLIVEIROS

«  Lost in Translation » de Sofia Coppola = « Journal japonais » de Brautigan = très bien.

Merci à Nicolas Richard, le traducteur de cette merveille, (et Gilles, et Quentin, et Marie) pour avoir mis du rose aux joues à mon mardi, et pas seulement grâce à leurs excellents vins rouges.

 

 

 

Playlist janvier 2004

Dominique A. « Le détour »

The Chap « The horse »

Comateens “Nightmare”

Diabologum « C’était un lundi après-midi comme les autres »

Julie Doiron « Désormais »

Gate “Prophet”

Generic Factor « Don't enter the poolroom now” & Dinosaur L

Guerre froide “s/t” (avec la chanson « Ersatz »)

Gramm “St Moritz” & As One

The Hi-Tones “Shadow of a doubt”

Non “Out out out”

Shunatao “Highway to hell”

Skeleton Crew (Fred Frith & Tom Cora) “Learn to talk”

Jacques Thollot « Quand le son devient aigu, jeter la girafe à la mer »

Sébastien Tellier « Ritournelle »

Tom Tom Club “Genius of love”

 

 

 

26/01/04 – Le poids net de l’hiver est de 52,35 g / RICHARD BRAUTIGAN

Le poids net de l’hiver est de 52,35 g

L’hiver a un goût naturel

enrichi au fluor pour lutter contre les caries.

Il y a un mois, j’ai acheté un énorme tube

de dentifrice Crest et quand je l’ai mis

dans la salle de bain, je l’ai regardé

et j’ai dit « Hiver. »

4 décembre 1968

 

 

26/01/04 – Blessed be the name / MISSISSIPI JOHN HURT

Passation de pouvoir, avec le sourire, entre jeunes gens à lunettes.

Entre temps : j’ai toujours les boules et le moral dans les chaussettes,

Woooww Devil’s got my faith, woww, gimme gimme faith, woooow,

And don’t forget, woooww, woowww, my so sweet friend, wooww,

And never let, wooow, let us alone again

 

 

 

26/01/04 - Voy a aterrizar / NOSOTRASH

Ce sont mes tous derniers jours de travail. Il floconne, et j’ai du mal à m’arracher du chaud de la maison. Histoire de se donner un peu de courage, Ozzy et moi on écoute Nösötrash, les Beat Happening espagnols aux rythmiques un peu branques, et aux chœurs en strech. Oh Dios, me dé me la fe !

 

 

23/01/04 – Le grain de la voix / MICHEL CHION

Il n’y a pas que les fêtes dans la vie : il y aussi la voix et la singularité de son grain, les mots qui se posent comme des plumes, la langue qui se délie et les souffles qui se modulent. Il y a ces timbres tendres qui font basculer du sens à l’émotion, et des bouts de rien du tout qui se délient dans le dire, la bouche tout près de l’oreille. Et puis il y a ces vraies sucreries qui rendent mes nuits plus jolies : la voix singulière de Julie Doiron se pose là, davantage mâchonnée que distincte, et on peine à croire – comme pour Chan Marshall et sa reprise lumineuse de « Sea of love » - que la garçonne américaine ne se trouve pas dans la pièce d’à-côté, la porte entrebâillée, les épaules voûtées sur sa guitare. Ecouter avec plus d’attention (et par petits bouts) Dominique A. me fait le même effet : une voix soufflée avec une justesse rare, presque juste pour soi, si ce n’est de partager les paroles avec la personne qui nous en fait le cadeau.

 

 

 

23/01/04 – Dans la Chrysler Rose / DASHIELL HEDAYAT

Dans la Chrysler rose, sur la banquette arrière, il y avait :

des Chevaliers Plaisir (Julien, Guillaume, Gaspard)

des gars superstones en perruque (Jean-Louis) et en kilt (Kirk)

des ex-collègues (Virginie)

des futurs-ex-collègues (David, Mathieu, Alain, Patrick, Estelle, Sylvain, Fred, Virginie, Vincent, Emily, Sarah, Gallia, Nadia)

des potes des futurs-ex-collègues (Christophe)

des mecs au taquet (Jérôme, GTM) mais sans alcool (Greib)

des révélations révélatrices (Jean-Philippe)

des grecs (Ulysse)

des japonaises (Keiko)

des remplaçants champions de breakdance (Nicolas)

des coachs de remplaçants champions de breakdance (Diane)

des piliers de bar (Vincent)

des fans de Colder et de Deftones (Gaelle)

des sudistes intégrés (Gino)

des sudistes underground (Cyril)

des suffragettes en bande (Christelle et Nathalie du KOD, Emily, Catherine, Isabelle, Pascal)

des joueurs de planche à lessive (Pascal Ayerbe)

des groupies de joueurs de planche à lessive (Maronbouillie, Woolfie, Sophie)

des photographes en argentique célibataires (Manu)

des copains de facs (Martial)

des copains de copains de fac (Vincent)

des stars du hit-parade italien (Exchpoptrue)

des stars du hit-parade de la Butte-aux-Cailles (FX, Jacko, Lili de Volt, Fafane de Bosco)

des vieux triquards repentis (Jean-Marc, Mathieu)

des Dragibus (Franq, Lore)

des roudoudous (Quentin)

des réalisateurs en rouflaquettes (Pat Marcel) et leurs dames (Isabelle)

des rescapés de la Nouvelle-Zélande noisy (Zahia, Jean-Jacques)

des détectrices de lesbiennes (Caroline)

des punk-rockers des chicanes (Séb, Olivier, Jean-Jacques, Georges, Vincent, Polo et les Holycurse)

des frères ennemis de Panikorama qui aiment le garage (Laurent Bigot, Olivier Alazard) ;

des roadies en panties (Gisela Malaria)

des amis-amis (Laure, Jean-Marie, Doro)

des amis des amis-amis (Jez, Dominik Satanik)

des fans d’Albert Marcoeur (Jiess)

des musiciens synthpop (Eric)

des saxophonistes (Etienne)

des attachées de presse en string (Magali)

des attachés de presse en veste en jean (Etienne)

des programmateurs sans foi ni loi (Ben La Dance, Mollah Jollard)

des producteurs breakdancers (Gildas)

des producteurs sans scrupules, sans le rond, et sans rond-central pour 45 tours d’Elton John (Mr Miel)

des copines d’américaines (Clara)

des piliers du fanzinat (Catimini, son homme)

des latin-lovers qui donnent des tracts à Alain Delon (Captain)

des types à lunettes en monture blanche (Michel Polnareff)

des tauliers de bar (Cedrico) mais pas mes patrons

des filles qui se faufilent pour placer leur taf (Myriam)

des filles que j’aime (Karine)

des femmes que je pourrai aimer (Anne-Françoise)

des poppeux à mensonges (Wilfried)

des poppeux à doudoune (Christophe) 

des poppeux à pattes (Fred)

des gros bobards (Trevor Jackson)

des stars mortes (Michel Petrucciani, Patrick Roy)

des vrais fantômes (Marie, Delfine, Robin, Henri, Ricardo, Aurélie, Régis, Luz, Karine, Nathalie, Claire)

99 prénoms, 999 souvenirs, 666 mercis.

 

 

 

21/01/04 – Erreur d’aiguillage / KRAFTWERK

 

 

 

 

19/01/04 – Les bassistes sont sympas / PETER PRINCIPLE

(Si la musique vous gonfle – je comprendrai, quoiqu’il en soit, vos raisons – « 59 to 1 » fera très bien l’affaire, comme sa version bootleg de White Colors saura animer vos soirées les plus chaudes. « Tritone (musica diablo) » est également une bonne issue, bien que légèrement plus sombre et frisquette.)

 

 

 

19/01/04 – De vrais enfants gâtés / DAVID FENECH

David Fenech vient de créer son journal pas quotidien et pas ordinaire, tout en mp3. Il dit : « Pour moi, écouter de la musique c'est une façon d'en faire. Alors, bonne écoute. » En attendant, on peut écouter sa musique à lui (très chouette) ici.

 

 

18/01/04 – 2004, année fanatique / LES THUGS

C’est ce qu’on appelle un dimanche rétroactif : après avoir arraché « I.A.B.F. » des Thugs en vinyle à la boutique Born Bad, je replonge tête la première dans l’univers du groupe angevin, leurs guitares saturées, leurs sons sourds et leurs converses avachies. Je n’avais pas un souvenir aussi noisy et sombre de leurs morceaux, ni même de la puissance de leurs différents morceaux, et pas seulement « I love you so. » En l’écoutant bardée de laine, je pense aux frères Sourice, celui qui ressemble à Christophe Petchanatz, l’autre avec sa grande mèche qui lui barre le visage et le petit frère discret, mais à Hervé l’angevin aujourd’hui père d’un enfant, et Delphine et au sourire extatique qu’elle ferait si elle était là, dans la même pièce que moi. Delphine, c’est l’autre rockeuse du travail que je quitte, la première à s’illuminer, les yeux qui clignotent, lorsqu’elle apprend que je programme Unsane, la seule aussi avec qui je peux causer des basses vrombissantes de Neurosis ou encore de Cop Shoot Cop sans passer pour une reine du name-dropping. Delphine était au cul du camion petiote avec les Burning Heads. Delphine est encore capable de faire des kilomètres pour voir jouer un groupe qu’elle aime. Delphine est foutue de se changer de tee-shirt devant du monde. Delphine est borderline. Delphine est parfois gonflante. Delphine est une fille qui aime et, bizarrement, dans nos métiers, ce n’est pas le cas de figure le plus fréquent. Même Tigersushi, dans un petit mot qui accompagne un 45 tours (« Bell head ») à tirage très limité de Liquid Liquid live cet été au club Optimo (Glasgow), le clame les bras levés : « Most of all, this 7 inches shall remind you how important it is to keep being a fan in 2004. It’s because we are fans that we are fans that we’re doing it, it’s because Optimo are real fans that we love them. Music needs fans and we need heroes.” Delphine est une fan. Les carnets de Disco-Babel sont des carnets de fan. Les Thugs ont fait de la musique parce qu’ils étaient fans. Richard McGuire se démène tellement sur scène, et il est tellement quand il serre une main qu’il donne envie d’être encore plus fan, même si, dans le fond, on ne l’a pas entendu jouer tant que ça. Et puisque nous sommes dans les délais, je vous souhaite donc, à mon tour, une année 2004 très fan. Et surtout pleine d’amour.

> Cibo Matto

 

 

 

18/01/04 – Approche, approche ta bouche de la mienne / HECTOR ZAZOU

On a retrouvé la Perversita sur Superdisque (80 euros).

On a également reçu un poème, un vrai beau cadeau,

qui ne se commande pas sur Superdisque, lui.

 

 

18/01/04 – Mâte mes chromes / JOLI GARCON

Hey, qui peut m’en dire plus sur Joli Garçon (1980) que je classerai, à vu d’œil entre Jacno, Marquis de Sade et Electric Callas ? Ont-ils un quelconque lien avec Marie & Les Garçons ? Leur single « noix de coco » a-t-il fait un carton ? Leur cousine était-elle la maîtresse du patron du label Epic ? Savaient-ils que leurs lignes de basse sur « Mâte mes chromes » tuent leur race ? Qui étaient au juste ces garçons modernes ?

 

 

18/01/04 – Oh malheur chez O’Malley / SEBASTIEN TELLIER

 

(via Guy Mercier du R*ck est mort)

 

 

18/01/04 – Just call me Doctor Love / KIM FOWLEY

Dans mes souvenirs de groupie, je retiendrai non seulement la moustache frétillante de Billy Childish et les coups de sang de Blixa Bargeld, mais aussi ce foutraque-lover de Kim Fowley, 64 ans, qui a dit à Télérama : « Je suis le duc des rêves, le roi du bruit, le juke-box humain. »  C’est aussi un géant au faciès d’acteur de série B. qui m’a accueillie un matin au café alors que j’allais travailler et qui, avec un baise-main goulu, me susurrait de l’appeler Doctor Love, en toute simplicité. La grande classe, quoi.

 

Samuel Kirzenbaum

 

17/01/04 - My punk rocker heroine / HOT CHICK

Je mettrai ma main à couper que Peaches rêvait, jeunette, de se taper un sataniste ; de lui rouler des pelles, la bouche pleine de chewing-gum et le mascara qui coule, au dessus d’un pentagle dessiné en sang de veau. C’est con, mais je ne la vois pas trop se tortiller les mèches en songeant avec gourmandise à des virtuoses du laptop. Quoique, tordue comme elle est…

 

 

 

17/01/04 – Fanclubbing / IGGY POP

Puisque dans d’autres lieux il est question de jeunes filles depuis maintenant plusieurs jours, attachons-nous à leur frange la plus hardcore : les groupies. Groupie [groopee] : an enthusiastic young fan (especially a young woman who follows rock groupes around). See also : afficionado, buff, devotee, fan, lover. Lisa Gabriele donne des conseils dans « The guide to being a groupie » : “Be a girl. Be born sad. Be from a big family, or be an only child. Either way, make sure your parents are distracted and overwhelmed with life. They should hate your moodiness and scoff at any discussion of fresh and freaky ways to wear your hair. Notice that as your parents' arguments, debt, and beer bottles pile up on the kitchen table at night, the volume on your radio dial rises. Through process of elimination, rock and roll, loud, is the only thing that drowns out the downstairs cacophony. Be twelve. Stay out of the way of what's going to happen. » Et vous, comme les copines d’Aerosmith , êtes-vous une groupie?

 

 

15-01-04 – I don’t want to grow up / THE RAMONES

C’est la première fois que je me lève avant le jour depuis des mois, mes voisins encore en train de fumer des gros joints et de rire fort derrière la cloison. Je me dis : « je deviens adulte » en enfilant un chemisier.

 

 

14-01-04 – Chanteur pour filles / PIERRE BONDU

On a perdu de vue Pierre Bondu.

Hier, je le rencontrai sur disque un truc encore scellé payé 4 euros en convention de disques, fourgué par un journaliste peu scrupuleux. J’ai mis des mois à l’entendre au-delà de « Sois raisonnable, » son minitube de duo avec Julie B. Bonnie, un peu comme le « Quelque part » (Lithium) de Mendelson dont j’ai mis de longs mois d’écoute somnambule avant de me dire que je tenais là, sourde pauvresse, l’album français de l’année 2000. J’ai découvert sur « Ramdam » (Atmosphériques) un compositeur et un arrangeur talentueux, une poignée de vraies bonnes chansons, et me suis éprise de cette voix tendre comme du chamallow. Il y a deux ans, je le mettais dans toutes mes compilations aux copains. Je faisais du forcing dans leurs cœurs. Je passais pour une fille grenadine. C’était bien.

Avant hier, je le voyais sur la scène du Trolleybus à Marseille, accompagnant Dominique A. et ses cent fans de l’époque, tout entortillé sur sa guitare, les poignets retroussés et la mèche sans fin sur les yeux, en grand tee-shirt mou. La photo que j’en avais, re-découpée en rectangle, est partie pour un fanzine dont je ne me souviens plus du nom, Bardaf peut-être, et qui avait certains besoins en documentation. Ne reste que le souvenir de ces loulous sur scène un peu gauches, de la guitare rouge à l’américaine de Dominique et les petites traces que j’ai laissé au rouge à lèvre dans le coffret du « Détour, » heureuse publiée que je fus.

Avant-avant hier, Samuel m’apprend qu’il était au lycée à Nantes avec lui, que c’était un lycée de bourges et qu’il passait pour un drogué (Samuel). Samuel est parti boire un thé tout de suite après. Je n’ai pas pu en savoir plus.

Aujourd’hui, la situation est critique : je ne sais pas ce qu’il fiche, à part quelques bribes que j’ai pu lire (il traîne avec Miossec, il écrit pour le cinéma) dont je n’ai cure, je veux juste qu’il écrive des nouvelles chansons et qu’il les donne à entendre, voilà, c’est pas compliqué quand même.

Pierre, tu peux faire ça pour moi ? J’ai besoin de courage, demain jeudi je rencontre le maire.

Et c’est pas un tendre, lui.

 

 

 

13-01-04 – Goodbye sunshine / COLLEEN

Mieux vaut une mer profondément calme et noire, qu’une mare ridicule où l’on se noie.

Prend soin de toi, grand.

 

 


13-01-04 – Que viva / SKELETON CREW

Les américains sont fous (c’était un original d’Hat Hut, d’accord, mais quand même) :
Winodog (J Schiek - Petaluma, CA États-Unis) a accepté d'acheter eBay l'objet suivant le 13-janv.-04 22:44:16 Paris :
Rare DAVID S. WARE LP 1979 free jazz  - Objet n° 2586613911
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11-01-04 – Gygg / MOONDOG

Tout dans la vie n’est pas seulement une question de poils et de barbe. Tenez, Moondog, par exemple, découvert un peu par hasard en 2003 par Philippe Dumez, comme il l’avoue dans son Plus jamais malade en auto version e-mail. Connaît-on de musicien plus mal connu ? Si : Julverne, groupe belge emmené par des jazzeux reconvertis à la musique de chambre fagotée comme une poupée russe, avec du Malher dans le bol du petit déjeuner. Ils auraient sorti un truc sur Crammed, les japonais les listent aux côtés d’Aksak Maboul et d’Univers Zero, ses musiciens jouent aujourd’hui dans des bars ou des centres culturels qui organisent, et encore difficilement, un concert par trimestre. En attendant, c’est bien fichu et échappe suffisamment aux conventions pour procurer un bonheur quasi-instinctif, pas bien politiquement correct. Pas la peine, parfois, de chercher midi à quatorze heures.

 

 

 

 

11-01-04 – A la pêche des cœurs / BORIS VIAN

 

 

 

10-01-04 – Moving like a superstar / AMADEO

Hier soir, j’ai eu une nouvelle fois 17 ans. Mes cheveux ont repoussé jusqu’à la taille et mes cuisses se sont réduites à un tour de hanche raisonnable. Je portais des docs coquées en taille 42, un écharpe de deux mètres et un tee-shirt beaucoup trop grand pour moi. Je parlais vite et avec un assent à couper au couteau. Je dansais sur de la disco indienne et portait une pastille rouge sur le front. J’écrivais, je dessinais, je passais des heures au téléphone, les pieds nus sur le carrelage de l’escalier. Sur mon walkman à cassette qui servait également de dictaphone pour enregistrer les interviews de petits chanteurs, je pouvais entendre – avec beaucoup de souffle – des morceaux de God is my co-pilot et Naked City. Au petit matin, il n’était plus question de culpabiliser sur les révisions du bac que je bâclais, ni d’appeler ma mère pour la rassurer en lui racontant un bobard : la priorité était au café serré, et à la pose de l’armure – en tulle – de la jeune femme que je suis devenue.

 

 

08-01-04 – My pal Foot Foot / THE SHAGGS

Stephane Thonneau <stephane@coupfranc.net> has tried to add you as a friend.

You should approve this request only if you really are friends with Stephane.

Is Stephane your friend?

[Yes] [No]

www.friendster.com

 

 

 

07-01-04 – Deux chansons d’amour éternel sans divorce / THE CHAP

Avocado Baby « I just want to fuck you”

& The Chap “What’s love got to do with it”

 

 

06-01-04 – Le tigre dans tous ses états / CLAUDE BOLLING

Le Tigre, Tigersushi, Tigerbeat6, Tiger Lillies, Tiger Army, Tiger Moutains, « Ride the tiger » de Yo La Tengo ou « Le tigre » de Boby Lapointe ; mon départ prochain de Las Vegas méritait bien une dédicace à Dimitri, le plus délicieux de mes collègues.

 

 

 

05-01-04 – Marie-Pierre et le loup / PROKOFIEV

C’est mon premier souvenir musical. C’est une épopée dont Vincent Malone reprend avec plein d’humour l’introduction sur son « Roi de la trompette. » C’est aussi le disque que passait le plus souvent une famille américaine pas vraiment jet-set, un peu expérimentale, et supérieurement moyenne vivant à New-York, papa Thurston faisant plaisir à sa fille Coco, maman partie faire des courses. Ce sont des morceaux qu’écoutaient peut-être Sébastien avant de partir au Portugal. L’oiseau, le canard, le chat, le grand-père, les chasseurs, Pierre et le loup sont autant de petits bouts de mon histoire.

 

 

 

04-01-04 – Les détours / DOMINIQUE A.

Après une nuit qui s’est terminée au tout petit matin, après cette discussion avec ce garçon qui m’a fait du bien, et le retour inattendu d’un chevalier, trois chansons en acoustique (ou presque) ont joué des coudes sur ma platine, lorsque je ne somnolais pas, les rideaux tirés : « Pour la peau » de Dominique A. à la seule guitare, « Nos sourires » de Pierre Bondu, et « Idiot de moi » de Flop et Mjo. Le sang pouvait cesser de battre les BPM sous la peau de mes mains.

 

Flop et Mjo « Idiot de moi » (radio blog)

 

T'as feint de pas me voir, c'est pas très fin

C’est que je crains la veste, le gant de crin

 

Idiot de toi, demeuré, en ton donjon

Idiot de moi, demeuré, en mon donjon

Imbécile

 

Je t’ai jeté un blâme c’est pas futé

Tu voulais éviter de me flatter

 

Idiot de toi, demeuré, en ton donjon

Idiot de moi, demeuré, en mon donjon

Imbécile

 

La crainte d’être ridicule, rend ridicule

La crainte d’être maladroit, rend maladroit

 

http://f.lop.free.fr

 

 

 

03-01-04 – Vieilles branches et pop nouveau / YOUNG MARBLE GIANTS

Stuart Moxham me pose un vrai problème : comment un type qui a réalisé un album si brillant a pu s’efforcer par la suite, avec tant de fièvre, à jouer la chanson pop-rock ultime, avec les arrangements de saison et les synthés qui clopinent ? En attendant, replonger dans les archives sur le site perso d’ Alex Ricketts, et découvrir les anagrames de Young Marble Giants qui parsèment le EP « Testcard. » C’est autre chose que Blancmange, tout de même.


Side A
a rumbling yen's goat
blasting any morgue
embalming your stag
blue ram on iggy ants
army gnat oblige sun
busy at melon raging

Side B
bulgy granite mason
mabel grants you gin
boil agent mary's gun
man sang "bile yogurt"
steam in a burly gong
grain on balmy guest

 

 

 

02-01-04 – Cabinet de curiosités / GHEDALIA TAZARTES

Aujourd’hui je suis allée dans l’atelier d’un musicien. Il y avait des bougies, des montres anciennes, un canari, une boule disco au mastic datant du début du XXème siècle. Il y avait au mur des corbeaux, des miroirs rococos, de la peinture d’or et un fusain de femme aux seins lourds ; au sol des tapis immenses qui n’avaient pour motif plus que leur tissage. Dans les enceintes, des morceaux récents, encore en chantier, où le musicien met en musique Rimbaud et Mallarmé. Et puis moi en gros pull et jean qui tombe sur les hanches, au milieu de cette pièce immense, écoutant avec attention. Et puis lui qui boit du thé et qui blague. En retournant du magasin où chacun à acheté des filets de rougets pour sa soirée, lui avec sa fille, moi avec mon compère, on se fait mille promesses qui seront tenues : c’est une rencontre infiniment rare.

 

 

01-01-04 – Bons vœux et bonnes résolutions / DIAMS

Il fait froid, il neige un peu, et je n’ai pas eu le temps de dessiner sur le toit des voitures de la rue. A défaut : reprendre un blog – un carnet plutôt - comme me le suggère Eric Chabert du R*ck est mort. On y causera musique essentiellement, et seulement de temps en temps, quand l’envie se fera plus forte encore qu’une jambe qui gratte. Pour l’instant, c’est Kristina Kunstflufn, reprenant Diams accompagnée du Aldo Maccione Contemporary Ensemble qui a le mollet qui lui lance : « Zukiff das viben »  (avec la complicité du Lo-Fi Orchestra). Excellente nouvelle année à tous, de la santé, de l’amour, des désirs et du rock’n’roll ! (dessin par Vincent Marmitte)

 

 


 

Playlist décembre 2004

Gate – Monolake

Hector Zazou – La Perversita

François de Roubaix – Jerk carcéral

Dictaphone -  Sonne Free

Scanner – Qualia

T-Bone Guardnerius – T-Bone

Yayahoni – Plays his favorite songs

Arthur Doyle – The songwriter

Joseph Racaille – 6 petites chansons

LCD Sound System – Yeah

et le calendrier de l’avent en musique